Menu
A+ A A-

7 choses à ne pas faire quand un enfant pique une colère

  • ÁLVARO BILBAO

Qui n'a jamais été confronté à cette situation: cris, pleurs, larmes qui coulent à flots, sans savoir réellement comment réagir?


tantrum

Pour éviter que la crise ne s'intensifie, il vaut mieux éviter de miser sur la mauvaise réaction...

Tous les parents redoutent le moment où leur enfant se roulera par terre en criant et sanglotant. Que vous ayez ou non déjà vécu cette situation, une chose est sûre : certains comportements d’adultes ne permettent absolument pas de calmer les choses. Bien au contraire ! Pour éviter d’aggraver une crise ou un caprice, ces 7 réactions sont à proscrire…

1. Crier sur lui

En criant, on intensifie l’activation de trois zones cérébrales qui interviennent lors des crises de colère : l’amygdale cérébrale (la peur), le cortex orbital (la frustration) et l’insula (le fait de se sentir incompris).

Du point de vue des circuits cérébraux, crier est probablement la pire décision de toutes. Du point de vue de la psychologie de l’enfant, crier une piètre stratégie pour apprendre à un enfant que quand les choses vont mal, il faut rester calme.

2. L’abandonner

« Hugo, je suis désolée, mais je m’en vais. Toi, tu restes là. » Cette stratégie peut amener l’enfant à courir derrière son père ou sa mère parce qu’il a peur de rester seul, mais ce n’est pas pour autant que la crise aura disparu. Elle pourra en effet se réactiver dès qu’il aura rattrapé son parent ou quand il arrivera à la maison.

Tourner le dos à l’enfant sans le regarder est une autre manière d’abandonner ses émotions à leur sort. Si l’on est pressé, il est recommandé de prendre l’enfant à bras avec calme et douceur, et de l’emmener là où l’on doit aller. Il se peut qu’il donne des coups de pied, mais de cette manière, on arrive à l’heure et lui peut se calmer en chemin.

3. L’immobiliser

Cette technique vient de l’idée fausse que la frustration ressentie par l’enfant disparaît s’il ne peut pas se débattre. En essayant de l’étreindre très fort ou de l’empêcher de bouger les bras ou les jambes, nous n’obtiendrons pas le résultat escompté. Au contraire, nous ne ferons qu’empirer sa crise de colère.

Le seul cas où la contention peut être recommandée est quand un enfant peut se faire mal, en donnant des coups dans un mur par exemple. Nous pouvons dans ce cas l’inviter à se jeter parterre et à donner des coups de pied s’il le souhaite, mais en lui demandant de faire attention à ne pas se faire mal.

4. Le menacer

« Si tu n’arrêtes pas de pleurer, je te laisse ici. » Ceux qui connaissent un peu le monde animal savent qu’un animal sauvage est dangereux quand il est blessé ou s’il se sent menacé. L’illusion et la fierté d’un enfant en colère sont déjà blessées. Souhaitez-vous réellement le menacer ?

5. Le rendre honteux

« Lucie, arrête de pleurer, tout le monde te regarde. » Cette phrase typique que nous avons tous entendue étant enfants, est plus que jamais démodée et discréditée par la science. Elle ne sert à rien. La raison est simple : les enfants de deux à trois ans ne peuvent pas contenir seuls leurs émotions fortes. Il faut qu’ils puissent d’abord reconnaître leurs émotions, avant de pouvoir les maîtriser. La honte leur importera peu ou aggravera le problème.

6. Le distraire

« Oh ! Regarde le beau chien ! » C’est bien essayé… Cette technique a fonctionné en 2016 pour une mère en Finlande et pour un père de famille nombreuse dans le sud de l’Angleterre. Ce que je veux dire par là, c’est que si une colère est sur le point de se terminer, alors les distractions peuvent aider à calmer l’enfant, mais quand elle est à son paroxysme, essayer de le distraire pourrait simplement empirer la situation.

7. Faire appel à sa raison

« Sophie, je sais que tu veux une sucette, mais on ne peut pas tout avoir  dans la vie… Tu imagines si l’on avait toujours tout ce que l’on voulait ? » En réalité, les enfants de cet âge ne comprennent pas les syllogismes. La partie émotionnelle du cerveau de l’enfant est si puissante que même si la partie rationnelle comprend tous les raisonnements, elle n’aura pas l’énergie suffisante pour le calmer.

Ceci étant, c’est généralement peu efficace d’essayer de calmer la colère d’un enfant en lui donnant des raisons, mais cela pourrait l’aider progressivement à y arriver. Cette stratégie est en effet inefficace sur le court terme mais positive sur le long terme. On ne peut donc pas calmer des crises de colère en un claquement de doigts. Il est d’ailleurs naturel et sain pour le développement du
cerveau de l’enfant d’en faire.

L’enfant apprendra progressivement à se calmer et à gérer ses frustrations. Mais pour y arriver, il a besoin de beaucoup de temps et de se sentir soutenu par ses parents...

dividertop

Agradecimiento

aleteia1Álvaro Bilbao. "7 choses à ne pas faire quand un enfant pique une colère." Aleteia (septembre 6, 2017).

Reimpreso con el permiso de aleteia

Sobre El Autor

alvaroÁlvaro Bilbao es doctor en Psicología, neuropsicólogo y padre de tres niños. Formado en el Hospital John Hopkins y el Kennedy Krieger Institute, ha colaborado con la Organización Mundial de la Salud y sus investigaciones e han valido diversos premios en el ámbito de la psicología y la neurociencia.

Copyright © 2017 Aleteia
back to top